Le terme « lamam
» désigne les fautes moins graves que les péchés capitaux. Il est
rapporté dans le sahîh [d’al-Bukhârî], sur l’autorité de Tâwûs, lequel
tient d’Ibn `Abbâs les propos suivants : « Je ne connais pas de texte qui fait allusion au lamam mieux que ce hadith qu’Abû Hurayra a rapporté du Prophète
: « Allah a décrété pour le fils d’Adam sa part de fornication qu’il
doit commettre sans aucun doute : les yeux commettent la fornication par
le biais du regard, les oreilles commettent la fornication par le biais
de l’écoute, la langue commet la fornication par le biais de la parole.
Quant à l’âme, elle espère [atteindre la chose interdite] et [la]
convoite ; et c’est le sexe qui vient confirmer tout cela ou le
démentir. »
Muslim rapporte sur l’autorité de Suhayl b. Sâlih, lequel rapporte de son père, lequel rapporte d’Abû Hurayra , lequel tient du Prophète
les propos suivants : « Les yeux commettent la fornication par le biais
du regard, les oreilles commettent la fornication par le biais de
l’écoute, la langue commet la fornication par le biais de la parole, la
main commet la fornication par le biais du toucher, les pieds commettent
la fornication en marchant [vers l’objet du désir]. »
Le lamam a deux sens :
-
Il signifie toute faute pour laquelle Allah ne cite pas de peine légale dans ce monde ni de châtiment dans l’Autre monde. C’est ce genre de fautes que les cinq prières canoniques peuvent expier tant qu’elles ne dégénèrent pas en fautes capitales ou en turpitudes.
-
Il peut s’agir aussi du péché grave auquel le musulman succombe de temps à autre en s’en repentant à chaque fois.
L’avis exact est que le lamam désigne les fautes légères comme le regard [concupiscent], le clin d’œil, le baiser, etc.
Telle
est la doctrine de la plupart des Compagnons et de leurs pieux
successeurs. Cela ne contredit pas l’avis d’Abû Hurayra et d’Ibn `Abbâs,
car selon une deuxième tradition attribuée à eux, ils ont dit : « Il
succombe au péché majeur sans récidiver. » On peut donc envisager que le
lamam inclut les deux significations, ou qu’Abû Hurayra et Ibn
`Abbâs ont joint [aux auteurs de fautes légères] celui qui commet une
faute capitale une seule fois, sans s’y obstiner, un péché qui n’est
rien d’autre qu’un faux pas dans sa vie, et ont estimé que la faute ne
devient grave que si auteur la commet plusieurs fois. Cela relève,
d’ailleurs, de la compréhension des Compagnons et de leur érudition. Et
sans aucun doute Allah pardonne à Son serviteur la première fois, la
deuxième, voire la troisième fois. Mais on craint la chute surtout pour
celui qui fait du péché une habitude et récidive chaque fois, comme en
témoignent beaucoup de traditions rapportées par les pieux
prédécesseurs, et d’ailleurs l’expérience en témoigne. Selon certaines
traditions, on a fait comparaître un voleur devant `Alî
qui ordonna de lui couper la main. Le voleur s’écria : « Emir des
croyants ! Par Allah, c’est la première fois que je commets un vol ! —
Tu mens, lui répliqua-t-il. » Quand la peine légale lui fut appliquée,
il lui dit : « Dis-moi la vérité, combien de fois as-tu commis un vol ? —
Plusieurs fois, lui répondit le voleur. — Cette fois, tu as dit la
vérité. Jamais Allah ne reprend Son serviteur pour le premier péché
commis. »
Si on considère que le péché grave qui a été commis une seule fois ne fait pas partie du lamam,
il est au moins de même nature que lui. Donc les deux avis attribués à
Abû Hurayra et Ibn `Abbâs ne se contredisent pas — seul Allah en sait
plus —.
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