L'auteur des Manâzil dit: “La
repentance des gens du commun consiste
pour eux à ne voir que la multiplication des actes d'obéissance, ce qui
incite à nier le bienfait de la préservation et du répit accordés par
Dieu en leur faveur, à croire qu'on a un droit sur Lui et à avoir le
sentiment de se passer de Lui.”
Pour les gens de l'élite, la repentance des gens du commun est défectueuse et imparfaite car leur repentance consiste à ne voir que la multiplication des bonnes actions et des actes de désobéissance qu'ils accomplissent. Or cela comporte selon les gens de l'élite trois sortes de dégâts.
- Le troisième dégât, c'est qu'ils ont le sentiment qu'ils peuvent se passer du pardon et de l'ablution de Dieu en constatant leurs mérites, bénéficier du pardon et de la récompense escomptée à cause de leurs bonnes actions et leurs obéissances. Leurs prétentions à pouvoir gagner le salut et la rétribution grâce à leurs obéissances et le fait d'estimer qu'ils font beaucoup de bonnes actions considérables à leurs yeux, montrent qu'ils sont enclins à se passer du pardon de Dieu et de Son ablution, ce qui constitue le comble de la tyrannie et de l'impudence à oser se mesurer avec Dieu.
Nul doute que les simples accomplissements des œuvres extérieures qu'exécutent les membres, sans présence ni vigilance ni attachement à Dieu peut renfermer ces trois sortes de dégâts et bien d'autres. Sans compter qu'en lui-même ce genre d'accomplissement est de peu d'utilité dans le bas monde et dans la vie future. En plus, il exige beaucoup d'effort. Ce genre d'œuvres est similaire aux œuvres observées sans respect de l'ordre et sans sincérité envers Celui qui est adoré. En effet, même nombreuses, ces œuvres sont harassantes et inutiles.
Ainsi donc, l'œuvre extérieure et superficielle est assimilable aux résidus de la mouture qui paraissent volumineux et qui sont en fait de peu d'utilité. En effet, Dieu ne retient, par exemple, de la prière de son serviteur, ce qu'il en retient lui-même.
Tiré du livre “Les sentiers des itinérants” (commentaire des principales étapes spirituelles d'al-Ansârî) d'Ibn Qayyim al-Jawziyya - traduit de l'arabe par Muhammad al-Fatih, éditions Universel, 2004
Pour les gens de l'élite, la repentance des gens du commun est défectueuse et imparfaite car leur repentance consiste à ne voir que la multiplication des bonnes actions et des actes de désobéissance qu'ils accomplissent. Or cela comporte selon les gens de l'élite trois sortes de dégâts.
- Le premier,
c'est que les bonnes
actions qu'ils accomplissent sont en fait des mauvaises actions pour les
gens de l'élite. On dit même que les bonnes actions des hommes bons
sont des méfaits chez les gens rapprochés. Et les gens du commun ont
besoin de se repentir de la vision de ces bonnes actions. En effet, en
raison de leur insouciance quant à leurs défauts, de la vision qu'ils
ont de ces bonnes actions et de l'attachement qu'ils accordent à leur
importance, ils nient le bienfait de la préservation de Dieu et du répit
qu'Il accorde, comme Il le fait avec les auteurs des péchés manifestes.
Mais ces derniers reconnaissent Sa préservation et Son répit tandis que
les premiers les nient. Ceci parce qu'ils concentrent leurs ambitions
sur la multiplication des bonnes actions sans se pencher sur les défauts
de l'âme et de l'œuvre, sans scruter leurs pièges et sans voir ce qui
les pousse à en demander d'avantage, c'est la considération et
l'admiration qu'ils ont pour ces bonnes actions. Du
reste, s'ils se mettaient à les scruter, à exiger des comptes à l'âme à
leur sujet et à distinguer entre les parts et la vérité qu'elles
renferment, cela les occuperait suffisamment pour ne plus chercher que
leur multiplication. Si tu veux bien comprendre la part des choses
comme il le faut, regarde bien ta façon de lire le Coran: si au cours de
ta lecture tu négliges ce qu'elle t'exige comme concentration,
réflexion, intellection, compréhension de ce que chaque verset veut
dire de ta part personnelle dans l'économie du Discours divin à travers
ce verset et sa saisie comme remède pour ton cœur, tu verras comment tu
parviens facilement à venir au bout de la récitation intégrale ou
partielle du texte coranique en ne retenant que l'ampleur et le volume
de ta lecture. Mais si tu t'imposes au cours de ta lecture
l'obligation de réfléchir, de méditer, de connaître les sens, d'examiner
ce qui t'intéresse personnellement pour ton adoration et de t'en servir
comme remède pour ton cœur, tu verras que tu ne pourras pas facilement
passer d'un verset au suivant et encore moins d'une sourate à l'autre.
Il en va de même lorsque tu te concentres tout ton cœur pour accomplir
deux rak'ats de prière au quelles tu accordes tout ce que tu peux
apporter comme présence, recueillement et vigilance, tu verras que tu ne
pourras en faire davantage que très péniblement. Bien entendu, si le
cœur est vide de tout cela tu pourras égrener les rak'ats sans compter.
Donc, chercher à multiplier les actes d'obéissance sans considérer leurs
méfaits et leurs défauts pour s'en repentir, voilà ce qui caractérise
la repentance des gens du commun.
- Le deuxième dégât,
c'est que leur
auteur estime en son fort intérieur qu'il a un droit sur Dieu pour qu'Il
le récompense pour ses bonnes actions en lui accordant les jardins du
Paradis, les béatitudes et la félicité. Voilà pourquoi il estime que ses
bonnes actions sont nombreuses malgré son insouciance à l'égard de ses
œuvres. Pourtant, il doit savoir que sans le pardon de Dieu, sans Sa
grâce et Sa miséricorde, les œuvres des habitants des deux mondes ne
permettent pas de les faire entrer au Paradis et de les sauver de
l'Enfer, et que personne ne sera sauvé de l'Enfer à cause de ses œuvres.
- Le troisième dégât, c'est qu'ils ont le sentiment qu'ils peuvent se passer du pardon et de l'ablution de Dieu en constatant leurs mérites, bénéficier du pardon et de la récompense escomptée à cause de leurs bonnes actions et leurs obéissances. Leurs prétentions à pouvoir gagner le salut et la rétribution grâce à leurs obéissances et le fait d'estimer qu'ils font beaucoup de bonnes actions considérables à leurs yeux, montrent qu'ils sont enclins à se passer du pardon de Dieu et de Son ablution, ce qui constitue le comble de la tyrannie et de l'impudence à oser se mesurer avec Dieu.
Nul doute que les simples accomplissements des œuvres extérieures qu'exécutent les membres, sans présence ni vigilance ni attachement à Dieu peut renfermer ces trois sortes de dégâts et bien d'autres. Sans compter qu'en lui-même ce genre d'accomplissement est de peu d'utilité dans le bas monde et dans la vie future. En plus, il exige beaucoup d'effort. Ce genre d'œuvres est similaire aux œuvres observées sans respect de l'ordre et sans sincérité envers Celui qui est adoré. En effet, même nombreuses, ces œuvres sont harassantes et inutiles.
Ainsi donc, l'œuvre extérieure et superficielle est assimilable aux résidus de la mouture qui paraissent volumineux et qui sont en fait de peu d'utilité. En effet, Dieu ne retient, par exemple, de la prière de son serviteur, ce qu'il en retient lui-même.
Tiré du livre “Les sentiers des itinérants” (commentaire des principales étapes spirituelles d'al-Ansârî) d'Ibn Qayyim al-Jawziyya - traduit de l'arabe par Muhammad al-Fatih, éditions Universel, 2004
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire