La joie relève également du wajd.
L’auteur de l’ouvrage « al-manâzil » a mis sous le chapitre « La joie » la parole d’Allah — exalté soit-Il — : " Dis : « Ceci (le Coran) provient de la grâce d’Allah et de Sa miséricorde ; voilà de quoi ils devraient se réjouir. C’est bien mieux que tout ce qu’ils amassent. » " Coran, Yûnus, 58.
L’introduction de ce chapitre par ce verset est un choix excellent. En effet, Allah a ordonné à Ses serviteurs de se réjouir de Sa grâce et de Sa miséricorde. Cette joie dérive de la joie inspirée par le Détenteur de la grâce et de la miséricorde, car celui qui se réjouit de ce qu’il reçoit [comme faveurs] de quelqu’un de libéral, de généreux, de bienfaisant et de bon, à plus forte raison il se réjouira de Lui.
Ibn `Abbâs, Qatâda, Mujâhid, al-Hasan et d’autres exégètes ont expliqué « la grâce d’Allah » [dans le verset ci-dessus] par l’Islam et « Sa miséricorde » par le Coran, rendant ainsi Sa miséricorde plus particulière que Sa grâce. Car Sa grâce particulière embrasse tous les adeptes de l’Islam. Quant à Sa miséricorde qui se manifeste par l’apprentissage de Son Livre, elle est propre à certains à l’exclusion des autres. Ainsi Il a fait d’eux des musulmans par Sa grâce et Il a fait descendre Son Livre vers eux par Sa miséricorde ; Il a dit — exalté soit-Il- — : " Tu n’espérais point que le Livre te soit révélé. Et s’il l’a été, c’est uniquement par un effet de la miséricorde de ton Seigneur. " Coran, al-isrâ’, 86.
Abû Sa`îd al-Khudrî a dit [à propos du verset 58 de la sourate « Yûnus »] : « La grâce d’Allah c’est le Coran et c’est par Sa miséricorde qu’Il nous a mis parmi ses familiers. » Il veut dire par là deux choses :
- la grâce réside dans le Coran.
- la préparation de l’endroit à l’accepter, comme la pluie qui tombe sur une terre fertile — seul Allah est Omniscient —.
La joie est un plaisir qui envahit le cœur lorsqu’il accède à ce qu’il aime et obtient ce qu’il désire. De cet accès naît un état -hâl- qui s’appelle la joie et le contentement. Il en va de même pour le chagrin et l’affliction qui sont causés par la perte de ce qu’on aime. En effet, lorsque le cœur perd ce qu’il aime, de cette perte naît un état qui s’appelle le chagrin et la tristesse. Allah — exalté soit-Il — a parlé de Son ordre de se réjouir de Sa grâce et de Sa miséricorde juste après avoir dit : " Ô gens ! Ce qui vous est venu de votre Seigneur, c’est une exhortation, une guérison de ce qui est dans les poitrines, une guidance et une miséricorde en faveur des croyants " Coran, Yûnus, 57. Or il n’y a rien qui mérite de réjouir le serviteur plus que la grâce d’Allah et Sa miséricorde, lesquels incluent l’exhortation et la guérison de ce qui est dans les poitrines comme maux. Ainsi Il a indiqué que tout ce que les gens amassent comme biens périssables de ce monde et ses parures n’est rien devant les bienfaits [énumérés dans ce verset] qu’Il a accordé à Ses serviteurs, à savoir :
- les exhortations qui sont l’ordre et la prohibition auxquels sont adjoints respectivement l’inspiration du désir [d’obéir] et l’inspiration de la crainte [de désobéir].
- la guérison de ce qui est dans les poitrines et qui inclut le remède contre les maux de l’ignorance, de l’obscurantisme, de l’égarement et de la stupidité qui sont d’ailleurs des maux plus nuisibles que les maux qui touchent les corps. Toutefois, l’âme qui s’est habituée à eux, ne ressent plus leur douleur, et ce n’est que lorsqu’elle quitte ce monde qu’elle la ressent, et à ce moment-là, elle est en proie à toutes sortes de douleurs et d’afflictions.
- la guidance qui implique le rafraîchissement des poitrines par la certitude, la sérénité du cœur, la tranquillité d’esprit et la revivification de l’âme.
- la miséricorde qui attire au croyant tout bien et tout plaisir et repousse de lui tout mal et toute souffrance.
C’est donc de cela qu’il faut se réjouir, c’est la chose la plus sublime contrairement à ce que les gens amassent de ce bas-monde, parce qu’il est sujet à la défaillance, condamné à disparaître un jour et que ses répercussions sont mauvaises.
La joie est mentionnée dans le Coran de deux manières : d’une manière absolue -mutlaq- et d’une manière restrictive -muqayyad-.
La joie citée [dans le Coran] de manière absolue est blâmable, comme dans la parole d’Allah : " Ne te réjouis pas ! Allah n’aime pas ceux qui se réjouissent Coran, al-qasas, 76." et Sa parole : " il est plein de joie et de gloriole. " Coran, Hûd, 10.
La joie citée [dans le Coran] de manière restreinte est de deux sortes :
- une joie qui se limite à ce bas-monde, si bien qu’elle fait oublier à la personne la faveur d’Allah et Sa grâce et qui est, de toute évidence, blâmable, comme dans la parole : " jusqu’au moment où, joyeux de tous ces dons, Nous les saisîmes à l’improviste, et les voilà prostrés. " Coran, al-an`âm, 44.
- une joie liée à la grâce d’Allah et à Sa miséricorde. Elle se divise à son tour en deux :
- une joie suscitée par une implication de la grâce d’Allah et de Sa miséricorde -bi-s-sabab-, comme dans Sa parole : " Dis : « Ceci (le Coran) provient de la grâce d’Allah et de Sa miséricorde ; voilà de quoi ils devraient se réjouir. C’est bien mieux que tout ce qu’ils amassent. » " Coran, Yûnus, 58.
- une joie suscitée par la grâce-même d’Allah -bi-l-musabbib-. Il en est question dans le verset suivant : " joyeux de ce qu’Il leur dispense de Sa grâce. " Coran, âl-`imrân, 170.
En effet, le fait d’être content d’Allah, de Son Envoyé, de la foi, de la Sunna, de la science et du Coran est l’une des plus hautes stations des gens de la foi et de la gnose. Allah -exalté soit-Il- a dit :
" Lorsqu’une sourate est révélée, il s’en trouve pour demander : « Duquel d’entre vous cette sourate a-t-elle accru la foi ? » Pour ce qui est des croyants, elle a bien accru leur foi et ils s’en réjouissent " Coran, at-tawba, 124. et Il a dit : " Ceux auxquels Nous avons apporté les écritures se réjouissent de ce qui t’a été révélé. " Coran, ar-ra`d, 36. Lorsque le serviteur se réjouit de la science, de la foi et de la Sunna, cela prouve qu’il les magnifie et les préfère à toute autre chose. Autant le serviteur aime et désire une chose, autant il se réjouit de son obtention. Celui qui n’a pas envie d’une chose ne se réjouit pas de son obtention et ne s’attriste pas de sa perte. La joie dépend de l’amour et du désir.
" Lorsqu’une sourate est révélée, il s’en trouve pour demander : « Duquel d’entre vous cette sourate a-t-elle accru la foi ? » Pour ce qui est des croyants, elle a bien accru leur foi et ils s’en réjouissent " Coran, at-tawba, 124. et Il a dit : " Ceux auxquels Nous avons apporté les écritures se réjouissent de ce qui t’a été révélé. " Coran, ar-ra`d, 36. Lorsque le serviteur se réjouit de la science, de la foi et de la Sunna, cela prouve qu’il les magnifie et les préfère à toute autre chose. Autant le serviteur aime et désire une chose, autant il se réjouit de son obtention. Celui qui n’a pas envie d’une chose ne se réjouit pas de son obtention et ne s’attriste pas de sa perte. La joie dépend de l’amour et du désir.
L’extase intérieure procure une vie agréable
L’auteur de l’ouvrage « al-manâzil » a ouvert le chapitre qu’il a intitulé « La vie » par la parole d’Allah : " Celui qui était mort et que Nous avons revivifié "
Son argumentation est pertinente car ce verset fait allusion à l’homme dont le cœur était mort à cause de l’absence en lui de l’esprit qui réside dans la science, la guidance et la foi, et qu’Allah a fait revivre en lui accordant un esprit autre que celui par lequel il faisait vivre son corps, à savoir l’esprit qui réside dans Sa connaissance, l’affirmation de Son unicité, Son amour et dans Son adoration, sans rien Lui associer. Sans cet esprit, l’âme est placée au même rang que les morts. C’est pourquoi, d’ailleurs, Allah a qualifié celui qui manque de ces vertus, de mort ; Il a dit : " Celui qui était mort et que Nous avons revivifié " Coran, al-an`âm, 122. et Il a dit : " Tu ne saurais faire entendre les morts pas plus que tu ne saurais faire entendre les sourds. " Coran, an-naml, 80. Il a appelé Sa Révélation un esprit, parce qu’elle apporte de la vie aux cœurs et aux âmes ; Il a dit — exalté soit-Il — : " Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un Esprit (le Coran) procédant de Notre Ordre, alors qu’auparavant tu ne savais ni ce qu’est le Livre ni ce qu’est la foi. Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons d’entre Nos serviteurs. "Coran, ash-shûrâ, 52. Il a donc indiqué que c’est un esprit qui apporte la vie et une lumière qui rend les choses claires. Il a également dit : " Il fait descendre, par Son ordre, les anges, avec l’Esprit (la Révélation), sur qui Il veut parmi Ses serviteurs. "Coran, Ghâfir, 15.
La Révélation apporte la vie à l’âme comme l’âme apporte la vie au corps. Celui qui perd cet esprit (la Révélation) perd, par là, la vie utile dans ce bas-monde et dans l’Au-delà, sa destination sera la Géhenne, où il ne mourra ni ne vivra. En revanche, Allah a assuré une vie agréable à ceux qui apprennent à Le connaître, L’aiment et L’adorent ; Il a dit — exalté soit-Il — : " Quiconque, mâle ou femelle, effectue l’œuvre salutaire tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie [dans ce monde] et Nous le récompenserons [dans l’Au-delà], certes, en fonction des meilleures de leurs œuvres. "Coran, an-nahl, 97. La bonne vie a été expliquée par le contentement [de ce qu’on a], la satisfaction, la subsistance sans tache, etc. L’avis le plus pertinent est qu’il s’agit de la vie du cœur, sa félicité, son allégresse et son contentement d’avoir embrassé la foi, d’avoir appris à connaître Allah, d’avoir joui de Son amour, de s’être repenti et de s’en être remis à Lui, car il n’y a pas de vie meilleure que celle-ci ni de félicité meilleure que celle-ci, sauf bien sûr la félicité du Paradis. Un des pieux gnostiques a dit : « Il m’arrive de vivre des moments de bonheur et de joie au point de me dire : « Si les gens du Paradis ressentent ce que je ressens, c’est que vraiment ils vivent une bonne vie » ». Un autre a dit : « Mon cœur passe parfois par des moments où il danse de joie, tellement il est ravi d’être en intimité avec Allah et d’être envahi par Son amour ». Or lorsque le cœur vit une vie heureuse, les sens suivent, car il est leur roi. Quant à celui qui se détourne du rappel d’Allah, Allah le voue à une vie pleine de gêne.
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