Comme exemples de la demande de pardon singulière, il y a la parole de Nûh (Noé) — paix sur lui — à son peuple : " Demandez pardon à votre Seigneur car Il aime à pardonner. Il vous enverra du ciel une pluie abondante " [1], la parole de Sâlih à son peuple : " Que n’implorez-vous le pardon d’Allah, peut-être vous prendra-t-Il en Sa miséricorde ? " [2], la parole d’Allah — exalté soit-Il — : " Demandez pardon à Allah, en vérité, Allah est Pardonnant et Très-Miséricordieux " [3] et Sa parole : " Mais
Allah ne saurait les châtier tant que tu te trouves parmi eux ; de même
qu’Il ne saurait les punir tant qu’ils demandent Son pardon. " [4]
Comme exemples de la demande de pardon jointe à la repentance, il y a la parole d’Allah — exalté soit-Il — : " Demandez
pardon à votre Seigneur ! Revenez repentants à Lui ! Il vous assurera
une vie heureuse ici-bas jusqu’à un terme fixé, et Il accordera Sa
faveur à tout homme de mérite " [5], la parole de Hûd à son peuple : " Demandez pardon à votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Il vous enverra du ciel une pluie abondante " [6], la parole de Sâlih à son peuple : " C’est
Lui qui vous a créés à partir de terre et qui vous y a établis.
Demandez-Lui pardon et revenez repentants vers Lui, car mon Seigneur est
si Proche et si Prompt à exaucer les prières " [7] et la parole de Shu`ayb : " Demandez pardon à votre Seigneur, revenez à Lui repentants. Mon Seigneur est Miséricordieux, Tout amour. " [8].
Donc, lorsqu’elle est citée seule, la demande de pardon -istighfâr-
est comme la repentance, elle est même la repentance dans toute
l’acception du terme tout en incluant la demande de l’effacement du
péché, l’enlèvement de son effet et de la préservation contre ses
répercussions. La préservation de l’anonymat [du pécheur] est certes une
implication ou même une partie de l’istighfâr, mais celui-ci
ne se réduit pas à elle, comme pensent certains, car Allah couvre celui
qu’Il pardonne et celui qu’Il ne pardonne pas. L’istighfâr désigne donc la couverture [des défauts] soit par inclusion soit par implication.
Le pardon -maghfira- consiste à prémunir [le serviteur] des mauvaises répercussions du péché [qu’il a commis]. C’est un terme dont dérive le nom « al-mighfar
» qui est le heaume qui protège la tête [des coups et des chocs]. Or la
couverture est seulement une des implications de ce sens. D’ailleurs le
turban -`imâma- n’est pas appelé « mighfar », ni même le bonnet, bien qu’ils couvrent la tête. Le vocable « mighfar » désigne nécessairement la protection.
Voilà donc l’istighfâr qui empêche le châtiment et auquel Allah fait allusion dans Sa parole : " Il ne saurait les punir tant qu’ils demandent Son pardon. " [9]
En effet, Allah ne châtie point un serviteur qui est enclin à demander
pardon. Quant à celui qui s’obstine à commettre le péché et qui demande à
Allah de lui pardonner, on ne peut pas parler dans ce cas d’un
istighfâr dans toute l’acception du terme. C’est pourquoi une telle
demande de pardon n’empêche pas le châtiment.
L’istighfâr inclut donc la repentance et vice-versa. Chacun d’eux inclut la signification de l’autre lorsqu’on le prend isolément.
Lorsque l’un des deux vocables est joint à l’autre, l’istighfâr
signifie la demande d’être préservé du mal d’un péché commis dans le
passé et la repentance signifie la demande d’être préservé du mal des
mauvaises actions qu’on craint de commettre dans l’avenir.
On distingue donc deux péchés :
-
un péché déjà commis et là l’istighfâr de ce péché consiste à demander protection contre ses mauvaises répercussions.
-
un péché dont on craint l’arrivée et qui pour s’en repentir exige qu’on se décide fermement à ne pas le commettre.
Le
retour vers Allah concerne les deux : un retour vers Lui pour le
protéger contre le mal d’un péché déjà consommé et un retour vers Lui
pour le protéger contre un mal futur, que ce soit le mal que lui inspire
son âme ou ses mauvaises actions.
à suivre...
[1] Coran, Nûh, 10-11.
[2] Coran, an-naml, 46.
[3] Coran, al-baqara, 199.
[4] Coran, al-anfâl, 33.
[5] Coran, Hûd, 3.
[6] Coran, Hûd, 52.
[7] Coran, Hûd, 61.
[8] Coran, Hûd, 90.
[9] Coran, al-anfâl, 33.
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